Mongolie 1ère partie

Mardi 8 juillet: Oulan Oudé – Shaamar (MGL) = 275 km

Nous quittons Oulan Oudé. Le parcours de sortie est aléatoire, car il n'y a aucune indication.

L'état de la route est très variable.

Avant de se présenter aux postes frontières, nous faisons le plein de gasoil et quelques achats dans un supermarché dans la dernière ville russe.

A 12h30 nous sommes dans la file d'attente. Il faudra 2h coté russe pour franchir les 4 bureaux et 3h pour les formalités mongoles qui se passent dans la bonne humeur. Petit couac, à la dernière minute un douanier tente de monnayer sa « prestation », mais nous faisons ceux qui ne comprennent rien et refusons de payer.

Arrêt dans une petite ville. Nous sommes à court d'eau. Une jeune mongole parlant anglais nous conduit chez son oncle pour faire le plein de chaque CC.

Première nuit en Mongolie. Le bivouac est en pleine nature à 200 m d'une yourte.

Le ciel est menaçant et un très violent orage éclate eu début de nuit.

Mercredi 9 juillet: Shaamar – Oulan Bator = 330 km

Nous démarrons à 7h. La route est relativement bonne. Il faut payer à 2 endroits (100 et 50 roubles). Nous abordons Oulan Bator à 11h45.

Il nous faudra près de 3h pour traverser la capitale mongole encore inondée de l'orage de cette nuit, et arriver chez Hacha. En effet la circulation dans la ville est un enfer: des rues défoncées – un passage à niveau étroit en pleine ville sur l'axe principal – l'absence de discipline des conducteurs mongols et une densité de véhicules incompatible avec l'infrastructure.

En plus lors d'une manoeuvre pour nous garer près de chez Hacha, j'accroche légèrement un 4x4: discussions sous la pluie et finalement je cède 20 €.

Nous faisons connaissance de notre amie Hacha qui va être notre guide durant notre périple en Mongolie. Je la connais via Skype depuis 2 ans. C'est une jolie mongole de 31 ans qui vit avec sa mère. Elle a fait ses études à Moscou où elle a appris le français. Elle est déjà venue 2 fois en France.

Elle nous aide pour aller retirer de l'argent sur le DAB de l'hôtel voisin. La monnaie est le Tugrik (MNT) 1Euro=1,39 MNT

Puis elle nous conduit à l'ambassade kazakhe où nous retournerons demain car aujourd'hui elle est fermée.

Enfin elle nous trouve un bivouac gardé près du monument en l'honneur des soldats soviétiques.

En fait la ville d'Oulan Bator est calme politiquement. Les émeutes de la semaine dernière sont apaisées et les gens préparent la grande fête du Naadam.

Jeudi 10 juillet: Ulan Bator

Nous nous rendons à l'ambassade du Kazakhstan pour son ouverture à 10h. En fait il n'est que 9h, car contrairement à ce qui est écrit dans nos guides le décalage avec Paris n'est que de 6h dans cette partie de la Mongolie.

L'employé nous remet des liasses de papier à remplir et nous indique qu'il faut payer à la banque TDB les 30$/visa. Nous nous rendons près de chez Hacha et nous l'appelons pour lui demander de nous conduire à la banque.

Je m'y rends avec Jean-Michel et Hacha en hélant un « taxi ». En fait c'est très simple d'en trouver un, il suffit de se poster en bordure de chaussée et de tendre un bras vers le sol. Rapidement un véhicule s'arrête et fera office de taxi.

A la banque nous faisons une longue attente et remplissons à nouveau des imprimés.

Il est 14h lorsque nous rejoignons les autres pour retourner à l'ambassade, qui est fermée exceptionnellement cet après-midi pour cause de préparation au Naadam.

Nous allons donc garer les camping-cars dans le garage couvert qu'un ami d'Hacha a trouvé pour nous. Puis nous allons faire un tour dans la ville d'Oulan Bator.

Ce n'est sans doute pas la plus belle des capitales. Elle est construite de bric et de broc, le soviétique côtoyant le traditionnel, c'est à dire les yourtes, que l'on trouve même en pleine ville. De nouveaux buildings modernes sont en cours de construction, laissant envisager une modernisation, mais la voirie est obsolète et dans un état pitoyable. Les moyens de transport collectifs sont d'un autre siècle. Bref, il faut une nouvelle politique

Nous faisons connaissance de nos 2 chauffeurs de 4x4 UAZ, Boro et Baska, qui nous ramènent aux CC .

Vendredi 11 juillet: Oulan Bator

Hacha est venue tôt ce matin pour nous prendre avec les deux 4x4, pour assister à la fête nationale mongole, le fameux Naadam.

Elle nous a retenu des places au stade pour assister à la cérémonie d'ouverture. C'est grandiose et coloré. Les costumes sont très jolis.

Discours du Président de la Mongolie et la fête peut commencer avec forces musiques et chants de la Celine Dion locale.

Nous allons assister également au tir à l'arc et au jeu des osselets, avant de regagner les CC pour préparer nos sacs. Après demain, nous partons 17 jours en 4x4 à travers la Mongolie.

Samedi 12 juillet: Oulan Bator

Nous partons avec nos 2 UAZ et Hacha pour assister au clou des fêtes du Naadam: la course de chevaux des enfants de 6 à 12 ans.

Mais avant d'atteindre le champ de course, il faut que nous fassions 1h20de trajet (#50km) vraiment époustouflants: en effet sur une route sensée être à 4 voies un immense flot de véhicules s'écoule sur 6 ou 7 files, se doublant et se redoublant sans tenir compte du sens inverse, sous les yeux indolents des policiers.

Enfin nous arrivons. Des milliers de véhicules et des centaines de milliers de personnes sont dans une immense plaine. Certains sont là depuis plusieurs jours avec tentes ou yourtes et parfois chevaux.

Nous allons dans les gradins de la zone d'arrivée plus d'une heure avant l'heure supposée. Plus le temps passe et plus le monde arrive. Nous sommes serrés comme dans le métro!

Enfin une clameur monte. Au loin un nuage de poussière. Oui, ce sont les jeunes cavaliers. Nous les voyons de mieux en mieux jusqu'à ce qu'ils passent devant nous.

Nous rentrons sur Oulan Bator dans les mêmes conditions qu'à l'aller et allons déjeuner dans un resto coréen près du cirque.

Dimanche 13 jullet: Oulan Bator – Baga Gadzrin chuluu = 237 km

Les 4x4 arrivent à 8h45. Nous chargeons et partons, direction le Gobi.

Nous ne sommes pas sortis d'Oulan Bator que la police arrête et verbalise un conducteur, Baska, pour défaut de licence.

Nous repartons. Rapidement c'est la piste. C'est fou la vitesse à laquelle on roule sur ces itinéraires !

A midi arrêt près d'une yourte. Nous rendons visite à la femme qui l'habite, qui nous reçoit avec l'hospitalité mongole. Nous déjeunons à proximité.

Le paysage défile. Lentement nous gagnons la désertification, l'herbe se raréfie et la chaleur nous gagne.

Nous sommes à présent dans un parc national. Bien entendu il y a des troupeaux de vaches, de chèvres et de moutons et parfois des gazelles qui font la course avec nos véhicules (et elles gagnent!) et des milans qui nous survolent.

Nous stoppons vers 18h30 pour monter le campement. Hacha offre le pot d'accueil et nous faisons mieux connaissance de nos accompagnants: Boro le conducteur du UAZ beige: 35 ans, marié, 2 enfants – Baska celui du UAZ gris : 25 ans, célibataire – Degi le cuisinier: 25 ans, célibataire mais a une copine – enfin Oulaka, la cousine d'Hacha: 17 ans qui va toujours au collège et qui sera l'aide cuisinier. Elle parle un peu anglais et français.

Lundi 14 juillet: Baga Gadzrin chuluu – 50 km avant Dalandzadgad = 293 km

Chaque matin, pendant que le personnel fait la vaisselle et charge les véhicules, nous partons à pied avec Hacha. En marchant dans le désert, nous entonnons la Marseillaise ( c'est le 14 juillet). Nous arrivons ainsi à une grotte puis aux vestiges d'un ancien couvent, détruit sous le régime communiste.

De passage à Mandalgovi, nous faisons le plein d'essence (#1100 Tk/l), puis un tour au marché avant de reprendre la piste.

Nous sommes en plein dans le Gobi, ce désert dont le nom nous était appris en primaire, mais trop lointain à imaginer.

C'est donc là que nous bivouaquons ce soir. Après un succulent dîner confectionné par Degi, nous nous retirons sous nos tentes alors qu'un orage éclate. il sera de courte durée.

Mardi 15 juillet: 50 km avant Dalandzadgad – Forêt de saxaouls = 239 km

Nous roulons encore beaucoup aujourd'hui et il fait très chaud, près de 40°. Nous allons jusqu'au canyon de Yoliin Am.

Nous partons à pied dans cet étroit couloir rocheux. Partout de petits rongeurs nous regardent avant de s'enfiler dans leur trou. Au dessus planent des milans, à la recherche d'un imprudent.

Au fond du canyon nous trouvons des névés.

De retour aux véhicules, nous essuyons un orage bienfaisant pour la température de l'air.

De nouveau la piste, ou plutôt les pistes, car nos conducteurs sont souvent à la recherche de la bonne direction, alors ils s'arrêtent à une yourte et demandent leur route.

Ce soir nous bivouaquerons dans un colorado de sable rouge, face à la forêt de saxaouls, dans une étrange quiètude, que seuls les blatèrements des chameaux pourraient troubler.

Mercredi 16 juillet: Forêt de saxaouls – Dune de Khongoriin Els = 145 km

Nous allons en partie à pied et en partie en 4x4, à la forêt de saxaouls. Ce sont de petits arbustes ressemblants au genévriers et dont le pouvoir calorifique serait le double de celui du charbon.

En début d'après-midi nous sommes en vue de la chaîne de dunes du désert de Gobi, qui s'étend sur 120 km de long et 20 de large.

Nous nous installons face à la grande dune que nous escaladerons demain. En attendant nous faisons un tournoi de pétanque.

Notre guide est malade: elle a un genre de gastro. Brigitte va a son «chevet» et lui prodigue des soins.

Jeudi 17 juillet: Khongoriin Els = 23 km

A 4h30, Paule, Jean-Michel, Brigitte et moi entreprenons la montée de la dune chantante, haute de 180 m. Dans la nuit, nous essayons de trouver un cheminement. A chaque pas le sable s'éboule. On tend l'oreille pour entendre la mélodie de la dune. Ce n'est que vers le sommet que l'on perçoit le bruit chantant du sable qui court sur la dune, poussé par le vent. Il nous aura fallu près d'une heure pour atteindre le sommet.

Nous assistons au lever de soleil sur le Gobi: c'est magnifique!

Nous redescendons pour le petit déjeuner.

Hacha nous a prévu une balade en chameau. Durant une heure nous allons cheminer au pied des dunes, bien coincés entre les deux bosses de nos montures.

Après déjeuner nous prenons la direction d'un camp de yourtes. Ce soir ce sera une nouvelle expérience: une yourte par couple et douche chaude bienfaisante en plein désert.